
Bharata Natyam
L'histoire de la danse
Le Bharata Natyam est considéré comme la plus ancienne forme de danse classique indienne. Il tire son origine de l’Inde du Sud, révélé par l’héros Bharata et guidé par le Dieu Brahma dans le traité des arts du spectacle « Natya Shastra » il y a environ 2500 ans. Auparavant, elle ne pouvait se pratiquer que dans les temples hindous par les servantes des Dieux, les « Devadasis », qui dédiaient leur vie à leur art et aux dieux. Elle chantait et dansait le Dasi Attam (l’ancienne version du Bharata Natyam) et jouaient plusieurs instruments musicaux. Graduellement, a danse a infiltré les cours royales de l’Inde et les danseuses se nommaient les Rajanartakis. Avec l’invasion des britanniques, la tradition devadasi fut rompue. Le Bharata Natyam fut largement restructuré il y a 150 années par le quartet Tanjoré (Chinniah, Sivanandam, Ponniah et Vadivelu). Les quatre frères modifièrent les mouvements ainsi que la musique. De nos jours, même si la danse a beaucoup changé, elle est désormais rattachée intimement à l’Hindouisme.
Les mouvements
C’est une danse habituellement de soliste dont l’apprentissage est très long et difficile. Même si elle est généralement enseignée aux jeunes filles, elle est aussi ouverte aux garçons. Les phases de la danse d’un spectacle typique sont ainsi:
Pushpalanji — l’introduction, une prière traditionnelle d’ouverture au Dieu Ganesha pour éloigner les obstacles.
Allaripu — une présentation du rythme, des syllables chantés par la danseuse, dédiée au dieu Nataraja. L’allaripu consiste de 218 pas de base différents.
Jathiswaram — la danseuse montre sa dextérité dans la grâce des mouvements de son corps et le travail de ses pieds. Les pas s’enchaînent et sont chorégraphies en harmonie avec les notes sur une mélodie.
Shabdam — celle-ci s’accompagne d’un poème ou d’une chanson sur un thème d’amour et de dévotion parlant de l’histoire des dieux. C’est une danse narrative.
Varnam — la pièce centrale du spectacle, c’est la partie la plus longue d’où viennent les mouvements les plus complexes et difficiles. Les mains et le corps racontent une histoire d’amour et de désir. La phase dure de 20 à 30 minutes.
Padam — la partie la plus lyrique où l’artiste exprime l’amour maternel, l’amour des amants séparés puis réunis ainsi que la dévotion à l’être suprême.
Tillana — la dernière partie de la danse, elle est abstraite. La musique se fond dans le travail des pieds et les poses hypnotisantes de la danseuse. C’est la danse qui clôture le spectacle.
Mangalam — le spectacle se termine par la récitation de versets religieux en forme de bénédiction.
La performance dure typiquement de deux à deux heures et demi.
Le costume
On utilise soit un Saree (une jupe) ou des pantalons (semblable
à des pyjamas) fabriqués de soie et ornée de détails dorés pour
en faire ressortir la splendeur à la lumière. Les plis du costume
rajoutent à la splendeur de la danse car elles se déplacent avec
les mouvements de la danseuse et complémentent ses gestes.
Les couleurs du costume sont généralement très vivantes et
joyeuses pour souligner l’amour et le bonheur envers les dieux.
La symbolique
La danse en Inde a toujours été une forme de culte, une importante partie des rituels religieux. C’est un moyen de communiquer avec Dieu et de s’unir à lui. C’est une expérience mystique. La danse permet aux hommes de célébrer le sacré qui est en eux par une expression de joie et de beauté intense. Le Bharata Natyam suit les mouvements de la Terre en représentant le calme et le rire, le travail et le plaisir, la guerre puis il exprime les émotions que ressentent le danseur.
