
Gumboot

L'histoire de la danse
Prenant son origine auprès des mineurs noirs de l’Afrique du Sud, la danse de « la botte de caoutchouc » naît au XIXe siècle. Les mineurs travaillent dans des conditions lamentables, leur plus grand problème les inondations fréquentes. La solution? Les patrons optent pour l'achat de bottes de caoutchouc. Un premier mouvement mène au deuxième, et bientôt, une mine entière fait des rythmes synchronisés. Le gumboot prend aussitôt un esprit revendicatif et se répand dans d’autres pays du continent africain. Les compagnies minières demandent aux danseurs de présenter des spectacles aux visiteurs, mais sans qu’ils le sachent, les travailleurs utilisent la danse comme moyen de communication pour se moquer ouvertement de leurs patrons. Au cours du XXe siècle, le gumboot s’insère à nouveau comme symbole de la classe ouvrière dans une période où la ségrégation raciale s’intensifie: on l’enseigne aux élèves des écoles missionnaires. Progressivement, le gumboot devient ce qu’il est aujourd’hui: une danse de divertissement et d’expression de la culture sud-africaine. On interprète la danse dans les foires, les fêtes publiques, les rassemblements culturels, les rassemblements politiques africains, les spectacles scolaires, dans la rue et même dans les centres commerciaux.
La symbolique
L’origine du gumboot et sa symbolique sont intimement liés: le gumboot symbolise la vie difficile qu’ont eu les mineurs et la classe ouvrière dans l’histoire de l’Afrique du Sud. C’est une danse culturelle qui met en valeur l’expression par la danse, la danse comme mode de communication ultime.
Les mouvements
La danse se pratique habituellement en groupe d’un minimum de trois danseurs. On suit une séquence de pas qui se synchronise avec chaque membre du groupe. On frappe des pieds, on tape des mains, on tape les bottes en arrière, en avant et sur le côté ainsi que diverses parties du corps pour créer un rythme. Les danseurs peuvent se déplacer et former des lignes, des cercles, prendre de l’espace ou se resserrer. Le gumboot demande une bonne coordination et une grande vitesse d’exécution, un bon sens du rythme et un excellent cardio. Puisque c’est une danse de communication, il faut aussi avoir une grande capacité d’écouter les autres et de pouvoir émettre des sons clairs et forts avec ses mains et aussi avec sa bouche. Il n’y a pas de musique qui joue: ce sont les chants émis par les danseurs qui résonnent et complémentent les sons créés par les mouvements lors de la représentation.
Le costume
L’uniforme des mineurs consistait d’un casque de sécurité, une salopette, un bandana et des bottes de caoutchouc. Ils portaient des bouchons de bière brûlés aux chevilles ou des petites boites de cire à souliers remplis de petites pièce de métal, pour faire une sonnaille. De nos jours, il ne suffit que de porter des bottes de pluies qui peuvent être, au choix, embellies de de clochettes qui tintent lorsque le danseur tape son pied sur le sol.